Qui dit travaux, dit forcément quelques nuisances, sonores ou autres, pour les personnes situées à proximité.
 
Quand on intervient en milieu occupé, assurer la sécurité de tous en respectant les consignes, les procédures et les horaires n’est donc pas suffisant. Il faut aussi penser au bien-être des occupants, durant toute la phase des travaux. Ce qui implique des équipes formées, à l’écoute, et prêtes à une souplesse d’organisation de chaque jour pour réaliser la prestation dans les meilleures conditions.

En une phrase, Lionel, les travaux en milieu occupé, c’est quoi ?
Lionel Marchand – Le travail en milieu occupé, c’est l’organisation de travaux, soit dans une habitation, soit sur un plateau de bureaux, qui reste en location ou en activité.

Cela demande-t-il que l’espace soit complètement isolé ou est-ce que l’on peut continuer de vivre ou travailler à côté ?
L.M. – Dans tous les cas, il faut que ce soit cloisonné, isolé, ou en tout cas localisé dans la pièce. Il faut faire un peu de relationnel avec les occupants, et dans beaucoup de cas, cela demande de travailler en horaires décalés, suivant le site de réalisation. S’il y a des nuisances sonores ou l’emploi de produits un peu spécifiques qui peuvent dégager des mauvaises odeurs, par exemple, bien souvent, on s’organise pour intervenir soit le soir, soit le week-end, quand ce sont des plateaux de bureaux. Et dans les logements, on tâche d’isoler la pièce le plus possible, de la ventiler. Mais dans les logements, il est rare que l’on utilise des produits un peu spéciaux.

 

On imagine que selon les sites, vous respectez différentes procédures…
L.M. – Bien sûr. Dans les milieux occupés, il y a au moins deux catégories. En entreprise, d’abord, pour un plateau de bureaux, par exemple, si l’immeuble fait plusieurs étages et que l’on intervient sur un seul étage : il y a une procédure avec les ascensoristes, pour que l’étage sur lequel on intervient soit desservi par un ascenseur dédié aux travaux, en accord avec le maître d’ouvrage. Cela évite les croisements ou qu’un locataire arrive sur le plateau, dans votre chantier. Les entreprises ont souvent plusieurs ascenseurs, et des locataires avec des ascenseurs dédiés. On identifie alors un ascenseur qui ne va qu’à notre étage, qui ne doit pas aller aux autres étages, et inversement. Ensuite, comme on est sur un plateau complet, ce sont les nuisances avec les voisins du dessus et du dessous qu’il faut gérer, notamment avec des horaires décalés.
Donc sur un plateau de bureaux, il y a une partie mise au point, horaires de travail, et pour les désagréments, soit carrément des horaires décalés quand il y a des nuisances sonores ou olfactives, soit, quand c’est juste de la poussière sans trop de nuisances sonores, on s’en tient à une protection hermétique, on scotche les portes, etc.

Et quand vous intervenez sur les parties communes ?
L.M. – C’est plus compliqué, évidemment, puisque les personnes doivent circuler. Du balisage doit être fait, et il faut rendre les espaces hermétiques, en fonction des prestations à réaliser. S’il s’agit de prestations très nuisibles en termes de poussière, on définit des zones de circulation et on organise les travaux pour qu’ils durent le moins longtemps possible. Et, par exemple pour des reprises de sol, pour couler de la résine, on se met d’accord avec le maître d’ouvrage pour que, même pendant la phase de ponçage ou de pose d’éléments avant le coulage de la résine, la zone soit interdite à la circulation, en ayant balisé, indiqué, fléché les autres zones de circulation.
Cela demande au préalable de valider des zones de circulation, puis de prévoir beaucoup de protections pour éviter que les personnes se retrouvent au mauvais endroit, et enfin d’intervenir rapidement. Le travail en milieu occupé, c’est complexe à différents titres : les nuisances, les personnes qui peuvent se retrouver au mauvais endroit… Il faut donc être très procédurier au niveau de la signalétique.

 

Dans la rénovation, il y a parfois aussi des cas où l’on doit jouer du marteau-piqueur. Ça se passe comment ?
L.M. – Quand il faut démolir et que ça fait du bruit, on tâche de tenir compte des remarques du maître d’ouvrage ou des locataires. Sur tous les chantiers en entreprise, quand on commence à faire de la démolition ou de la reprise structurelle, quand on tape dans les murs à coups de marteau-piqueur, on nous informe quand il y a une réunion et que de telle heure à telle heure, il ne faut pas qu’il y ait de bruit pour ne pas gêner la réunion. On s’adapte.

Et dans l’habitat, il y a des règles spéciales ?
L.M. – En milieu occupé avec habitations, c’est encore différent. Même si l’on travaille pour des institutionnels, pour de l’habitat en location, il faut considérer que le locataire devient notre maître d’ouvrage, afin que la relation entre le locataire et son propriétaire se passe bien. C’est d’autant plus vrai pour des appartements de standing avec des loyers assez onéreux. Concrètement, ce n’est pas à nous d’être désagréables. Même si le locataire n’a pas son mot à dire sur le type de travaux à réaliser, en termes d’organisation, il faut être très à l’écoute et se plier à ses exigences dans une proportion acceptable. On a un rôle à tenir. La situation peut devenir tendue, car les travaux impliquent bruit, poussière, et de gêner les gens dans leur vie quotidienne, ce n’est pas si facile.
Et il y a d’autres contraintes pour de l’habitation : le locataire doit déplacer son mobilier, il doit mettre les pièces en état pour nous permettre d’intervenir. Ensuite, nous, nous sommes très respectueux des horaires et des consignes.

 

Faites-vous des réunions spéciales avec le maître d’ouvrage et l’architecte ?
L.M. – Cela se fait lors de réunions classiques, où il faut surtout définir la période d’intervention. Puis on doit bien protéger les lieux : nous, nous communiquons avec le maître d’ouvrage, qui communique avec les locataires, et nous assurons une protection par une signalétique pour éviter tout risque de confusion – par exemple de locataires qui sont là exceptionnellement, ce jour-là, et qui n’ont pas été informés.

Avez-vous rencontré des imprévus ou des cas particuliers ?
L.M. – Cela m’est arrivé de réaliser des prestations en habitation avec un locataire compliqué. Le propriétaire ne voulait pas que ça devienne encore plus compliqué, on intervenait donc deux heures dans la journée : une prestation qui aurait pu être réalisée dans la journée prenait trois jours. Même si c’est un peu plus onéreux, le maître d’ouvrage préfère éviter les éventuelles polémiques.
Côté impondérable, je me souviens particulièrement d’une salle de réunion où le maître d’ouvrage nous avait demandé d’appliquer une peinture spéciale pour obtenir un effet. Cela impliquait de mélanger à la peinture un produit qui avait une odeur franchement agressive. On a commencé à l’appliquer, et d’un coup, il y a du monde qui a déboulé dans le bureau pour nous dire : “Il faut arrêter, ce n’est pas possible.” On a stoppé et on a calé l’intervention le week-end pour ne pas gêner le travail des gens à proximité.
Et dans le cas de plateaux de bureaux, on rencontre quelques cas particuliers, dans des secteurs d’activités où il est interdit de faire du bruit. Je pense à des travaux réalisés en extérieur pour un institutionnel, mais dans un bâtiment loué par la télévision. L’objectif était de déposer le portail et de refaire un seuil de portail. Ce sont des cas extrêmes, où ils ont un impératif de “zéro bruit”. Comme il y avait sans arrêt des émissions de télé en direct, on nous a demandé d’intervenir par séquences d’une demi-heure ou d’une heure !

Comment ces contraintes sont-elles perçues par les équipes qui réalisent les travaux ? Et comment AHRPE se distingue par rapport à la concurrence ?
L.M. – Il faut une certaine flexibilité… et une flexibilité certaine ! Même si c’est évidemment pris en compte sur le plan financier, ce n’est pas le tout, il faut des équipes qui ont l’habitude de travailler dans ces conditions. Même si vous dites à quelqu’un On multiplie ton salaire horaire par 2 ou même par 2,5, la personne, à l’idée d’être continuellement interrompue, a l’impression que ça ne suffira jamais. C’est compliqué car cela veut dire qu’à chaque fois, il faut travailler, nettoyer, reprendre, re-nettoyer… Donc, c’est vrai que ça coûte plus cher. Mais sur les chantiers en milieu occupé, il faut surtout une souplesse d’organisation de chaque jour, parce que le propriétaire, le maître d’ouvrage souhaite toujours que la relation avec ses locataires se passe le mieux possible.

En devenant une référence pour la réalisation de travaux en milieu occupé, AHRPE se distingue non seulement pour la qualité d’exécution mais surtout par le service rendu. Cette extrême souplesse d’adaptation des hommes assurent aux donneurs d’ordre une tranquillité absolue quant aux résultats.