À travers une série d’articles, AHRPE vous propose de suivre en temps réel les grandes étapes de rénovation – de la démolition des étages à la livraison clés en main des plateaux de bureaux – d’un immeuble centenaire, situé dans le quartier parisien de Beaubourg. Ce premier volet vous présente le projet, ses ambitions et ses enjeux.

Pour vous permettre de découvrir toutes les facettes d’un projet de rénovation « tout corps d’état » et le savoir-faire qu’il implique, AHRPE vous invite à suivre en live, au cours des prochains mois, les principales étapes d’un véritable projet qu’il pilote, engagé en juin dernier et qui se terminera au début de l’été 2019.

L’immeuble à rénover dans le quartier Beaubourg, à Paris, non loin du célèbre centre culturel Georges-Pompidou, est un bâtiment R+7, composé donc d’un rez-de-chaussée et de 7 étages, plus deux sous-sols. Construit au début des années 1900, l’immeuble présente une façade de briques conçue par l’architecte des Arts Nouveaux Paul Aucher avec le BE structures NBIC qui conceptualise le poteau-poutre en béton. Des briques aujourd’hui peintes, et qui, après rénovation, devront retrouver leur belle couleur « léopard », avec des nuances qui vont de l’ocre jaune au marron. Car, il faut bien le dire, au cours des décennies, les multiples rénovations n’ont pas toujours respecté les intentions initiales de l’architecte. Et les effets du temps se font sentir…

Restaurer la façade historique et l’imperméabiliser

David, chargé d’affaires, décrit les multiples défis que soulève ce projet : « Le premier enjeu consiste à redonner son cachet d’origine à cet immeuble centenaire. Il nous faut allier le charme de l’époque à la modernité, grâce à la technicité d’aujourd’hui. La façade comporte des briques ocre alvéolaires assez uniques, qui se faisaient en tout cas très peu à l’époque, c’est pourquoi le maître d’ouvrage veut retrouver ce cachet. Mais le défi n’est pas seulement esthétique. Techniquement, il nous faut aussi garantir les propriétés hydrofuges de la façade, parce que les années ont passé et la brique est de plus en plus poreuse. » Tous ces aspects seront approfondis dans nos prochains articles.

 

Démolir à 70 % l’intérieur de l’immeuble pour assurer l’accessibilité PMR

Deuxième enjeu de taille pour cette rénovation : des plateaux de bureaux vont être créés et il faut assurer l’accessibilité de l’immeuble aux personnes à mobilité réduite (PMR). « Or, l’entresol est à plus de 1,20 m du trottoir, explique David, ce qui rend très difficile l’accès aux personnes handicapées. Il nous a donc fallu démolir à 70 % le bâtiment intérieur. C’est impressionnant ! Quand on entre par l’entrée principale du chantier, hormis les garde-corps, c’est vide. Nous devons supprimer l’entresol actuel pour rendre l’immeuble directement accessible par la rue, au même niveau. »

Renforcer les fondations

Conserver ainsi l’architecture de la façade tout en offrant une meilleure qualité de vie aux futurs occupants de l’immeuble, cela implique, on s’en doute, une très grosse restructuration du bâti et de l’infrastructure. Pour l’accessibilité, installer des ascenseurs PMR ne comporte pas de difficulté en soi. Il faut, bien sûr, engager une étude de sol afin de pouvoir creuser des fosses, etc. « La complexité, confie David, c’est que l’on est encerclé d’avoisinants. Le mur du voisin, c’est le nôtre. Créer une fosse implique de passer sous les fondations du voisin. D’où l’intervention d’un bureau de contrôle, de géotechniciens, il y a pas mal de technique. » La démolition induit également des travaux de reprise en sous-œuvre, c’est-à-dire de renforcement des fondations par voile par passes pour assurer la stabilité du bâtiment.

Obtenir les labels d’excellence environnementale

Pour cette rénovation, le maître d’œuvre vise aussi une certification HQE (haute qualité environnementale), et plus exactement HQE Excellent, ainsi qu’un label Rénovation Responsable. L’obtention de ces labels et certifications suppose un suivi rigoureux des déchets et de la sécurité sur le chantier, un choix particulier de matériaux pour l’isolation et le vitrage, le respect des chartes acoustiques et bien d’autres engagements. Sans oublier un abondant volet administratif.

Ce projet de rénovation, de prime abord assez simple, doit en définitive atteindre une multitude d’objectifs qui le rendent nettement plus complexe, mais tellement plus séduisant. Il est même prévu la cerise sur le gâteau…

Aménager une terrasse avec vue à 360° sur Paris !

Au niveau R+7, la terrasse était jusque-là inaccessible. C’est d’autant plus dommage qu’elle offre une vue imprenable sur Paris. « Il n’était pas envisageable de ne pas en faire profiter les futurs locataires. On va créer une partie accessible, avec une terrasse sur lames de bois, et tout le reste sera végétalisé, ce qui permettra aussi d’obtenir la fameuse certification HQE Excellent, car on va végétaliser et isoler thermiquement la terrasse », décrit le chargé d’affaires.

Supprimer les ventilations et toute la partie technique du toit

Mais, pour que la terrasse soit magnifique, aucun organe technique ne doit venir en ternir l’esthétique. Se contentera-t-on alors de décaler ou de masquer les ventilations sur le toit ? « Non, au lieu de faire comme tout le monde, c’est-à-dire de mettre les CTA (centrale de traitement d’air) et CVC (climatisation et chauffage) en toit-terrasse, ce qui aurait un impact visuel direct, nous allons tout cacher en utilisant les moyens technologiques actuels… et tout mettre au sous-sol -2 », commente David. Et les évacuations ? « Au rez-de-chaussée, il y a une cour anglaise appartenant à la Ville de Paris, qui nous autorise à utiliser cette cour pour les rejets et les prises d’air. »

Si les multiples enjeux de ce projet piloté par AHRPE ont piqué votre curiosité, retrouvez-nous régulièrement sur notre blog pour suivre l’avancement des travaux. Notre prochain article sera consacré à la démolition des parties intérieures de l’immeuble et à la rénovation esthétique et technique de la façade historique.